
À Beni, Lubero et Ituri, l’insécurité est devenue une compagne quotidienne. Chaque nuit peut être la dernière, et personne ne sait quand la violence prendra fin. Une seule question hante habitants et observateurs : qui est vraiment responsable de ce chaos ?Depuis près de dix ans, ces territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri, en République démocratique du Congo, sont le théâtre d’attaques et de massacres sanglants, causant la mort de milliers de civils. Cette crise reste l’une des plus graves et complexes de la région des Grands Lacs.Les acteurs de la violencePlusieurs responsables ont été identifiés par les enquêtes nationales et internationales :Les Forces Démocratiques Alliées (ADF) : d’origine ougandaise, ce groupe armé est accusé de la majorité des attaques contre les civils et les forces de sécurité depuis les années 1990.Des milices locales : parfois créées pour des motifs communautaires ou économiques, elles aggravent le climat de violence.Des complicités internes : la faiblesse de l’État, la corruption et les complicités présumées au sein de certains services de sécurité compliquent l’éradication de cette insécurité et nourrissent l’impunité.Une population prise au piègeLes habitants vivent dans la peur constante. Des villages entiers sont attaqués, des familles déplacées, des infrastructures détruites. Le manque d’accès aux soins, à l’éducation et à la nourriture alimente une crise humanitaire sévère.Face à cette tragédie, les élus locaux s’impliquent. L’honorable Muhindo Simisi Obedi, élu de Lubero, s’est rendu dans le secteur de Bapere pour constater l’ampleur des massacres perpétrés par les ADF et écouter les victimes. Sur place, il a déploré la lenteur des autorités à intervenir et promis de porter les préoccupations des habitants aux instances compétentes.Le député de Butembo, Mumbere Mukweso Remyxon, a quant à lui saisi le Vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale le 15 septembre, dénonçant la recrudescence des attaques et demandant des réponses claires du gouvernement.91 civils tués en une semaineEntre le 8 et le 15 septembre, 91 civils ont perdu la vie, dont des femmes et des enfants :5 morts à Beni-Mbau (14-15 septembre)2 morts à Musuku (13-14 septembre)64 morts à Manguredjipa (Lubero, 8-9 septembre)20 morts à Fotudu, près de Beni-Mbau (8 septembre)Quelles réponses ?Le député Mumbere Mukweso questionne le gouvernement sur :Les mesures concrètes pour rétablir la paix ;Les aides aux rescapés ;L’état d’avancement et les résultats des enquêtes ;Le fonctionnement des dispositifs d’alerte et les raisons de leur échec.Les habitants attendent aujourd’hui des actions concrètes et urgentes. Pour eux, il ne s’agit plus de discours, mais de protection réelle face à une tragédie qui dure depuis trop longtemps.
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