
Le cacao, trésor agricole de notre région, représente bien plus qu’un simple produit d’exportation. Il constitue une source majeure de revenus pour des milliers de cultivateurs et joue un rôle clé dans l’économie locale et nationale. Chaque année, la récolte de cacao anime les villages, suscite des attentes, et mobilise tant les acteurs du marché que les familles. Le cacao reste aujourd’hui une richesse de notre terre et moteur économique.
Cependant, cette précieuse filière n’échappe pas à des défis multiples : fluctuations des prix, rumeurs sur la traçabilité, insécurité persistante et fuite des compétences dans les institutions publiques.
Saison avec faste mais pleine de défis
Depuis la saison dernière, la mobilisation des cultivateurs et acheteurs est à son comble pour cette nouvelle période de récolte qui s’annonce aussi palpitante qu’incertaine.
Selon l’agronome LWANZO MBUGHEKI, la particularité de cette saison réside d’abord dans la baisse du prix du cacao, une situation qui plonge à la fois les cultivateurs et les acheteurs dans un dilemme complexe.
Les rumeurs sur la traçabilité du cacao sur le marché international, qui influencent directement la valeur du produit, créent un climat d’incertitude.
Face à cela, il est vivement conseillé aux nouveaux acheteurs de se renseigner minutieusement sur les variations possibles du prix afin d’éviter de travailler en perte et de compromettre leurs investissements.
Un deuxième enjeu majeur est celui de l’insécurité.
La région a récemment été le théâtre de plusieurs incidents, mettant en péril tant les champs de cacao que les habitations des cultivateurs. Les bandits à mains armées continuent de représenter une menace constante, ciblant aussi bien les producteurs que les acheteurs. Dans ce contexte, l’agronome lance un appel pressant aux autorités pour renforcer la sécurité, tant dans les zones rurales que dans les centres urbains, afin de protéger les hommes et femmes qui font vivre cette filière stratégique.
La saison en cours est également marquée par une envie de changement profond. La récolte de cacao suscite désormais des perspectives d’émancipation économique pour de nombreux individus. Cette dynamique provoque, paradoxalement, un vide dans certaines institutions publiques et privées. Des enseignants, des infirmiers, et d’autres professionnels envisagent de quitter temporairement ou définitivement leurs métiers pour se consacrer au commerce du cacao. Ce phénomène traduit l’attrait croissant de cette culture et son impact sur la vie sociale et professionnelle dans la région.
Un appel à la vigilance et à l’accompagnement
Alors que la saison s’annonce faste, il est crucial que les acteurs locaux, le gouvernement et les partenaires du secteur agricole collaborent pour sécuriser les zones de production, stabiliser le marché et soutenir les cultivateurs et acheteurs face aux défis.
Le cacao reste un pilier de l’économie et un espoir pour ceux qui travaillent la terre avec passion et courage. Il convient donc de conjuguer ambition économique et responsabilité collective pour que cette filière continue de prospérer et de transformer des vies, insiste LWANZO MBUGHEKI, agronome de formation et passionné de ce noble métier.
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