
La commune d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, dans le Nord-Kivu, est en deuil ce samedi 27 septembre 2025. La décision a été annoncée par la Société civile locale, à la suite d’une nouvelle attaque sanglante attribuée aux rebelles de l’ADF.
Ce vendredi 26 septembre, aux environs de 9 heures, une embuscade a été tendue à hauteur de Pwenti sur l’axe Oïcha-Mamove. Le bilan humain est lourd : huit personnes ont été tuées, dont quatre hommes et quatre femmes. Les assaillants ont incendié tous les biens qui se trouvaient dans le véhicule, un camion FUSO, ainsi que sept motos, dont les conducteurs restent portés disparus.
Les victimes étaient en route vers Mamove, une bourgade alors en pleine effervescence du marché.Face à cette tragédie, le bourgmestre adjoint de la commune, Kambale Kibwana Jean-de-Dieu, exprime son inquiétude : « La population a les larmes aux yeux. Depuis que l’ennemi rôde à l’ouest de la commune, il ne se passe pas une semaine sans que nous enregistrions des meurtres. » Il assure que les services de sécurité sont à la poursuite des auteurs de cette attaque.
Certaines personnes ont réussi à s’échapper et se trouvent encore dans la brousse. « Nous espérons qu’elles pourront revenir saines et sauves », ajoute-t-il. Le bourgmestre adjoint insiste sur l’urgence pour les forces de sécurité de redoubler d’efforts et de professionnalisme afin de protéger les civils : « Il faut fouiller cette zone avec stratégie et rigueur. Si nous agissons mal, nous risquons de tuer nos propres populations encore dispersées. »Selon les témoignages des rescapés, les assaillants se déplacent toujours dans la région, entre Kasopo, Fotodou, Maveté et Miliese. « L’ennemi développe de nouvelles méthodes pour nous dérouter. Il revient donc à nos services de sécurité de multiplier et d’adapter leurs stratégies face au mode opératoire de l’ADF », insiste Kambale Kibwana.
Cette attaque souligne une nouvelle fois la fragilité sécuritaire de la région et l’urgence d’une réponse coordonnée pour protéger les civils et mettre fin aux actions meurtrières des groupes armés dans le territoire de Beni.
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