
Dans une région meurtrie par des années de violences, un pas décisif vient d’être franchi pour renforcer l’arsenal judiciaire contre les crimes les plus graves. Ce vendredi 26 septembre 2025, un atelier stratégique de grande envergure s’est ouvert à Beni, réunissant une trentaine de magistrats militaires de la Cour militaire du Nord-Kivu, des tribunaux militaires de garnison de Beni et Butembo, ainsi que de l’auditorat militaire.
Cette rencontre, organisée par la MONUSCO en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et Avocats Sans Frontières (ASF), s’étalera jusqu’au 29 septembre. Elle a pour ambition d’insuffler un nouveau souffle au cadre de concertation de la justice militaire, instrument essentiel dans la lutte contre l’impunité.
Un objectif clair : briser le cycle de l’impunité
Dès l’ouverture, le colonel magistrat Kabeya Ya Hanu Ben, Premier Président de la Cour militaire du Nord-Kivu, a rappelé l’enjeu vital de ces assises :
« Durant ces trois journées, il ne s’agira pas seulement d’échanger sur le cadre de concertation. Nous allons surtout examiner comment la justice militaire peut s’adapter aux réalités sécuritaires du Nord-Kivu, et trouver des solutions concrètes pour renforcer la lutte contre l’impunité des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité. »
Les débats porteront notamment sur l’harmonisation des termes de référence du cadre de concertation dans la région de Beni-Butembo, le partage d’expériences venues d’autres provinces de l’Est et la définition de priorités claires pour améliorer la répression des crimes graves, y compris les violences sexuelles liées aux conflits armés.
Une justice militaire mieux coordonnée et plus efficace
L’ambition est double : d’une part, redynamiser officiellement le cadre de concertation afin de faciliter le partage d’informations entre acteurs nationaux et internationaux ; d’autre part, mieux répondre aux besoins d’appui exprimés par la justice militaire en mutualisant les expertises et ressources disponibles.
Le colonel Kabeya a insisté sur la responsabilité collective :
« Grâce à la collaboration entre partenaires, nous pouvons consolider les efforts de la justice militaire, traduire les auteurs de crimes graves devant les tribunaux, et contribuer ainsi à la stabilité et à la sécurité du Nord-Kivu et de l’Est du pays. »
La MONUSCO en première ligne du renforcement de l’État de droit
À travers sa Section d’appui à la Justice, la MONUSCO réaffirme ainsi son rôle de partenaire clé du système judiciaire congolais. En unissant ses forces avec le PNUD et ASF, la Mission onusienne confirme son engagement de longue date en faveur de l’État de droit et de la lutte contre l’impunité dans les zones affectées par les conflits.
Dans un contexte où chaque avancée judiciaire représente une lueur d’espoir pour les populations victimes, cet atelier de Beni apparaît comme un jalon majeur vers une justice militaire plus coordonnée, plus efficace, et plus proche des attentes des communautés.
www.etoileducongo.net
