
La nuit de jeudi à vendredi a plongé Gina, localité située à une quarantaine de kilomètres de Bunia, dans la peur et le chaos. Plus de 2 500 civils – parmi eux environ 1 200 femmes et plus de 500 enfants – ont fui leurs villages pour trouver refuge autour de la base de la MONUSCO, après une série de tirs nourris qui ont retenti à la tombée de la nuit et durant une bonne partie de la soirée.
Ces coups de feu, d’une intensité rare, ont semé une panique généralisée. Les habitants de Panga Panga, Tsuru et Liko, déjà traumatisés par les récents affrontements entre l’armée et des milices locales, ont abandonné en hâte leurs maisons, préférant se regrouper autour de la base onusienne, perçue comme leur seul abri sûr.Certains déplacés ont trouvé refuge dans des salles de classe, transformées en abris de fortune. D’autres, faute de place, ont passé la nuit dehors, sous le ciel étoilé mais sous la vigilance rassurante des Casques bleus népalais.
Face à cet afflux massif, la MONUSCO a immédiatement renforcé son dispositif sécuritaire. Une patrouille statique, équipée d’un véhicule tactique, a été installée devant la base, tandis qu’une autre, nocturne, a sillonné le centre de Gina, protégeant l’hôpital, l’école et les zones sensibles pour prévenir toute attaque surprise des miliciens.
Ce vendredi matin, un calme relatif est revenu grâce à la présence accrue des forces de la mission onusienne. Mais ce répit reste fragile : la peur continue de hanter ces familles déracinées, épuisées par des années de violences cycliques. Beaucoup redoutent de devoir fuir à nouveau et appellent de toutes leurs forces à une protection plus durable, dans une région meurtrie par l’insécurité chronique.
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