
« Une thérapie qui ne guérit pas doit être changée pour espérer la guérison du malade ». Ces propos fermes et sans détour sont de l’honorable Saidi Balikwisha, élu du territoire de Beni, qui s’exprimait sur les limites de l’État de siège à l’hémicycle, une mesure longtemps décriée par les populations de l’Est de la République Démocratique du Congo.
De retour dans sa circonscription pour ses vacances parlementaires, le député a dressé un constat amer et inquiétant. Selon lui, l’armée loyaliste (FARDC) qui devrait incarner la force de protection du peuple est en effectif insignifiant, incapable de couvrir l’immensité du territoire. Plus grave encore, il révèle que des militaires viennent de passer plus de 24 jours sans ration alimentaire, abandonnés à leur sort sur les lignes de front.
À cette pénurie s’ajoute l’absence de moyens de transport adéquats, limitant toute possibilité de descente et de réaction rapide en cas d’alerte. Le constat est tout aussi alarmant du côté des services de renseignement, décrits comme démunis, sans équipements modernes, et donc incapables d’anticiper les attaques qui continuent de décimer les populations civiles.
Face à cette réalité dramatique, Saidi Balikwisha insiste avec vigueur : il faut changer de thérapie, car l’État de siège, présenté comme une solution miracle, s’est transformé en une impasse sécuritaire.
Fidèle à son rôle de représentant du peuple, l’honorable Balikwisha n’a pas mâché ses mots : il a rappelé avec force que cette mesure exceptionnelle, censée ramener la paix, n’a fait qu’accentuer la méfiance et la souffrance des habitants du territoire de Beni et de tout l’Est congolais.
Avec une conviction profonde et un sens aigu de responsabilité, il plaide désormais pour tourner la page de l’État de siège et mettre en place une alternative juste, humaine et efficace, capable de restaurer la sérénité et la confiance dans une région meurtrie par des années de violence.
Pour Saidi Balikwisha, persister dans une thérapie qui échoue revient à prolonger la maladie. L’heure n’est plus aux demi-mesures ni aux promesses sans lendemain : il faut un nouveau paradigme sécuritaire, adapté aux réalités du terrain, afin que l’Est du Congo ne reste pas éternellement un champ de deuil mais devienne enfin un espace de paix et d’espérance.
Instauré en mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’état de siège devait permettre de mettre fin à l’insécurité et aux massacres à répétition. Mais quatre ans plus tard, la mesure fait l’objet de vives critiques : absence de résultats tangibles, violations des droits humains et lassitude des populations civiles. C’est dans ce contexte que de plus en plus de voix, à l’instar de l’honorable SAIDI BALIKWISHA, plaident pour le changement de la thérapie (Etat de siège) qui a suffisamment démontré ses limites.
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