
Alors que l’Est de la République Démocratique du Congo continue de sombrer dans l’insécurité, l’ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel député national, Carly Nzanzu Kasivita, garde un ton mesuré mais ferme : « Je garde espoir qu’un jour, les habitants de cette partie du pays respireront enfin l’air pur de la paix. »Invité sur le plateau de Télé 50, l’élu de Beni-Territoire a livré une analyse lucide de la situation sécuritaire qui prévaut dans les provinces sous état de siège.
Pour lui, cette mesure exceptionnelle, mise en place depuis plus de trois ans, n’a pas apporté les résultats escomptés.> « L’état de siège ne peut pas, à lui seul, résoudre ni endiguer durablement l’insécurité à l’Est », a-t-il affirmé, estimant qu’il est temps de repenser la stratégie nationale de défense et de sécurité.
Selon Nzanzu Kasivita, le retour à une gouvernance civile forte et organisée demeure la clé. Il rappelle qu’aucune rébellion du M23 n’avait refait surface au Nord-Kivu durant la période où les institutions provinciales fonctionnaient normalement.> « Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y avait pas de M23 au Nord-Kivu quand les autorités civiles étaient aux commandes », a-t-il insisté. Sur le terrain, la situation reste dramatique. Les massacres attribués aux ADF se multiplient, faisant grimper le nombre de victimes.
À cela s’ajoute la menace constante du M23, qui pèse sur plusieurs localités du territoire de Rutshuru et de Beni.Face à ce tableau sombre, l’ancien gouverneur prône une approche globale et équilibrée :> « Pour espérer la paix, il faut investir simultanément dans trois volets : militaire, diplomatique et politique. C’est en combinant ces efforts que nous mettrons fin à cette guerre. »Nzanzu Kasivita appelle ainsi le gouvernement central à reconstruire le système de défense nationale, à renforcer la diplomatie régionale et à restaurer la confiance politique entre dirigeants et populations locales.
Le député de Beni-Territoire salue la résilience des habitants de l’Est et plaide pour un engagement collectif afin que la paix ne soit plus un rêve, mais une réalité durable.
Instauré en mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’état de siège devait permettre de mettre fin à l’insécurité et aux massacres à répétition. Mais quatre ans plus tard, la mesure fait l’objet de vives critiques : absence de résultats tangibles, violations des droits humains et lassitude des populations civiles.
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