Alors que le taux de change du dollar américain poursuit sa chute face au franc congolais, un constat frappe les consommateurs : les prix des biens de première nécessité, eux, ne bougent presque pas. Une situation qui interroge et alimente le débat sur les marchés de Beni comme dans tout le pays.
Depuis plusieurs jours, les Congolais se réveillent avec des annonces d’une baisse notable du taux de change. Pourtant, dans les marchés, la réalité semble inchangée : les prix du riz, de l’huile, du savon ou encore du carburant stagnent.> « On espère que les prix vont baisser, mais on ne sait jamais. Parfois le taux baisse, mais les prix restent hauts », confie M. Safari, commerçant en gros à Beni.
Cette contradiction apparente alimente les discussions : si le franc congolais se renforce, pourquoi le coût de la vie ne suit-il pas la même tendance ?
Beni, miroir d’une dynamique nationale
Dans cette ville stratégique du Nord-Kivu, la population suit de près les fluctuations du marché. Les commerçants réévaluent leurs stocks, les ménages calculent leurs dépenses, et tous observent une économie qui semble hésiter entre soulagement et méfiance.
Pour beaucoup, cette situation traduit une fragilité structurelle : la dépendance aux importations, les coûts logistiques élevés et la lenteur des ajustements sur le terrain.
Entre soulagement et incertitude
Pour les ménages, une baisse du dollar pourrait alléger le coût de certains produits importés — encore faut-il que cette tendance se répercute effectivement sur les étals.
Pour les commerçants, c’est un équilibre délicat : réajuster les marges sans se mettre en difficulté si le dollar remonte.Pour les importateurs, le coût d’achat à l’étranger diminue, mais la rentabilité devient plus difficile à prévoir dans un contexte instable.
Une dynamique à surveiller
Les économistes appellent à la prudence. Une baisse aussi rapide du taux de change peut cacher des déséquilibres plus profonds : pression sur les réserves en devises, instabilité régionale, ou anticipation d’une réforme monétaire.Certains y voient une opportunité pour renforcer la monnaie nationale, d’autres une alerte sur la fragilité du système financier.
Entre espoir et vigilance
Dans un pays où les équilibres économiques restent précaires, chaque variation du taux devient un enjeu collectif.La RDC fait aujourd’hui face à un choix : subir la fluctuation ou l’anticiper avec lucidité.Et à Beni, comme ailleurs, la question demeure sur toutes les lèvres : à qui profite vraiment cette baisse du dollar ?
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