
Alors que la République Démocratique du Congo vibre au rythme de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation, l’ingénieur agronome Lwanzo Samuel Mbugheki salue la vision du ministre d’État en charge de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi Butondo, tout en invitant le gouvernement à renforcer l’accompagnement du monde agricole.
Un pays d’agriculteurs face au paradoxe de la malnutrition
Pour l’ingénieur Lwanzo Mbugheki, la RDC reste avant tout un pays à vocation agricole. Pourtant, constate-t-il avec amertume, « le pays continue à enregistrer un grand nombre de cas de kwashiorkor ». Ce paradoxe entre abondance de terres fertiles et persistance de la malnutrition l’interpelle profondément.> « La mauvaise alimentation des Congolais est un défi majeur à relever », insiste-t-il, appelant à une réorganisation profonde du secteur.
Une vision commune : réorganiser l’agriculture congolaise
Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le ministre Muhindo Nzangi a réaffirmé l’ambition du gouvernement de « faire de la sécurité alimentaire une priorité nationale ». Une vision articulée autour de cinq piliers : la politique semencière, la production des intrants, l’accélération de la production, la mécanisation et la commercialisation.

L’ingénieur Lwanzo salue cette approche qu’il qualifie d’« agriculture agressive et moderne », capable de sortir le pays de la dépendance alimentaire.> « Si le ministre poursuit cette voie, nous aurons bientôt une agriculture qui nourrit la nation avant de nourrir les marchés extérieurs », déclare-t-il.
Valoriser les acteurs du monde agricole
L’ingénieur agronome plaide également pour une meilleure reconnaissance de ceux qui font vivre le secteur : les agronomes, les moniteurs agricoles, et les inspecteurs.> « Les jeunes ingénieurs issus des écoles d’agronomie sont souvent abandonnés à leur sort. Or, s’ils étaient utilisés et valorisés, ils contribueraient à booster la production nationale », déplore-t-il. Il recommande la formation continue des moniteurs agricoles et la mise en place d’un corps d’inspecteurs chargés du contrôle, du suivi et de l’encadrement des producteurs sur le terrain.
Mécanisation, marché et conservation : des défis à relever
Sur la question du marché, Lwanzo Mbugheki pointe un autre frein : l’absence de circuits fiables de commercialisation.> « Nos agriculteurs produisent, mais ils ne trouvent pas de marché rassurant. Beaucoup se découragent », explique-t-il.Il suggère ainsi la construction des dépôts et chambres froides pour conserver les récoltes en cas de surproduction, et favoriser la transformation locale des produits agricoles. Une vision en parfaite cohérence avec le cinquième pilier du programme ministériel de Nzangi, qui prévoit la création de coopératives de commercialisation et d’infrastructures de stockage à travers le pays.
Une agriculture mécanisée et inclusive
L’ingénieur plaide pour une agriculture mécanisée et planifiée, notamment par l’affectation de vastes terrains – « 1000 hectares subdivisés selon les cultures vivrières et pérennes » – afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire avant toute exportation.> « On ne peut pas exporter si le besoin local n’est pas satisfait », rappelle-t-il. De son côté, le ministre Nzangi a annoncé l’arrivée prochaine de 5 000 tracteurs destinés aux brigades agricoles provinciales, un pas concret vers cette mécanisation attendue.
Paix, sécurité et développement : un triptyque indissociable
Enfin, Lwanzo Mbugheki estime qu’il n’y a pas de développement agricole sans sécurité et stabilité. Il appelle le gouvernement à mettre un accent particulier sur le retour de la paix dans les zones rurales, souvent affectées par les conflits. Une synergie pour une révolution agricole durable

En ce mois d’octobre dédié à l’alimentation, le regard de terrain de l’ingénieur agronome Lwanzo Mbugheki rejoint la vision stratégique du ministre Muhindo Nzangi : faire de l’agriculture le socle du développement national.Tous deux partagent une conviction commune : la RDC ne retrouvera sa dignité alimentaire qu’en valorisant sa terre, ses producteurs et ses ingénieurs.> « Main dans la main pour une sécurité alimentaire et un avenir meilleur » , tel est le mot d’ordre qui unit aujourd’hui le monde agricole congolais autour d’un objectif clair : nourrir durablement la nation.
