
Beni, 24 septembre 2025 – De vives tensions ont éclaté ce mercredi sur la route Beni–Kasindi, dans la zone rurale de Mayangose, à l’est de la ville de Beni, où des agriculteurs ont dénoncé des exactions commises par les écogardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).
Des cultures détruites et des arrestations dénoncées
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, les écogardes auraient procédé à la destruction de champs, principalement de bananiers, avant de confisquer des vivres et des motos appartenant aux paysans.
Certains cultivateurs affirment même que plusieurs d’entre eux auraient été arrêtés arbitrairement. Ces incidents ont provoqué la colère de la population locale, qui accuse les agents du parc des Virunga de dépasser leurs prérogatives dans le conflit foncier qui les oppose depuis plusieurs années aux communautés agricoles de la région.
L’intervention du vice-gouverneur
Face à la montée de la tension, le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le général Louis Second Karawa, s’est rendu sur les lieux afin de calmer la situation. Dans une déclaration à la presse, il a condamné fermement l’attitude des écogardes, rappelant que des démarches administratives et techniques étaient déjà en cours pour trancher ce différend.> « Les écogardes n’avaient pas à agir de la sorte alors qu’une commission avait déjà été instituée pour traiter ce conflit. Les procédures devaient être respectées », a insisté le général Karawa.
Le vice-gouverneur a annoncé la convocation d’une réunion d’urgence ce jeudi pour examiner les motivations de l’ICCN et définir les prochaines étapes afin d’éviter l’escalade.
Un vieux conflit foncier qui persisteLe différend autour des terres de Mayangose n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, les communautés locales accusent les gestionnaires du Parc national des Virunga, patrimoine mondial de l’UNESCO, d’empiéter sur leurs champs, tandis que l’ICCN affirme défendre l’intégrité du parc menacé par la pression humaine.Pour tenter de résoudre ce litige, le gouverneur militaire du Nord-Kivu avait déjà mis en place une commission mixte chargée de clarifier les limites entre les terres de la chefferie et celles du parc. Mais les récents incidents montrent que les tensions restent vives et que la méfiance entre les deux parties demeure profonde.
En attendant des solutions concrètesLes agriculteurs de Mayangose exigent désormais une implication plus forte du gouvernement central afin de trouver une solution durable à ce conflit. De leur côté, les autorités provinciales promettent des décisions rapides pour éviter que la situation ne dégénère davantage dans une région déjà marquée par l’insécurité.
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