
Lors de la plénière à l’Assemblée nationale, l’élu de Butembo, l’honorable Rémy Mukweso, a vivement rejeté la proposition visant à étendre l’état de siège dans la province du Sud-Kivu.
Pour ce parlementaire, il est inconcevable de dupliquer une mesure dont les résultats restent largement contestés au Nord-Kivu et en Ituri, provinces placées sous régime exceptionnel depuis plus de trois ans.« On ne peut pas proroger ni généraliser une mesure qui a déjà montré ses limites », a déclaré M’bunge Sujaa, soulignant que l’échec manifeste de l’état de siège saute aux yeux de tous. Les violences armées persistent, les massacres continuent, et les populations attendent encore les fruits de ce dispositif exceptionnel.
Interpellation du ministre de la Défense
Dans son intervention, l’honorable Mukweso a exigé une évaluation rigoureuse de l’état de siège. Il a demandé la comparution du ministre de la Défense nationale ainsi que de ses services spécialisés devant la plénière, afin que la représentation nationale puisse examiner en profondeur les failles et tirer les conséquences qui s’imposent.
Il en a également profité pour alerter la Première ministre sur les dysfonctionnements constatés, invitant le gouvernement à assumer ses responsabilités face à une opinion de plus en plus sceptique.
La question du moral des troupes
Autre sujet soulevé par l’élu de Butembo : la mauvaise prise en charge des militaires déployés dans les zones de conflit. À titre d’illustration, il a évoqué la mutinerie récente survenue à Beni, signe révélateur du malaise qui ronge les forces armées malgré leur engagement quotidien au front.
Pour lui, la priorité n’est pas d’étendre l’état de siège, mais de corriger ses insuffisances structurelles, d’améliorer la logistique et la motivation des militaires, et surtout de rendre des comptes au peuple congolais qui aspire à la paix.
Une position ferme
En conclusion, l’honorable Rémy Mukweso a martelé qu’« il n’est pas question de généraliser ni de proroger une mesure sans résultats ». Son opposition s’inscrit dans une volonté de mettre fin aux prorogations mécaniques de l’état de siège et d’amener le gouvernement à une véritable redevabilité.
Instauré en mai 2021 dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’état de siège devait permettre de mettre fin à l’insécurité et aux massacres à répétition. Mais quatre ans plus tard, la mesure fait l’objet de vives critiques : absence de résultats tangibles, violations des droits humains et lassitude des populations civiles. C’est dans ce contexte que de plus en plus de voix, à l’instar de l’honorable Rémy Mukweso, plaident pour une évaluation sérieuse plutôt qu’une extension contestée.
www.etoileducongo.net
